Aller au contenu principal

 

Programme et pré-actes

 

VENDREDI 25 SEPTEMBRE 2020

Les céramiques à Lugdunum et dans la région : datation et circulation

8h15 : Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Lyon : accueil des congressistes

9h : Clémence MÈGE
Les céramiques à Lugdunum de Tibère à Néron (Ier s. apr. J.-C.) : nouveaux éléments pour une synthèse
Cette communication a pour objectif de proposer une synthèse – inédite – sur les céramiques à Lugdunum au Ier s. apr. J.-C. à partir de différents ensembles de céramiques datés entre les années 15 et 70 apr. J.-C. Elle sera l’occasion, en revenant sur des données anciennes ou récentes, publiées ou non, de discuter des marqueurs chronologiques habituellement considérés tout en s’attachant à définir et à illustrer avec précision les différents horizons observés.

9h30 : Tony SILVINO
Le faciès céramique lyonnais à la fi n du Ier et au début du IIe s. : continuité ou rupture ?
Si le faciès céramique lyonnais de la fin du Ier s. ap. J.-C. et du début du siècle suivant est aujourd'hui  bien documenté, grâce notamment aux découvertes liées à l'archéologie préventive et une fouille programmée, force est de constater qu'il souffre de publications de référence. Jusqu'à une date relativement récente, seule l'étude des amphores du dépotoir du Bas-de-Loyasse avait fait l'objet d'une publication dans les années 1980. Depuis, d'autres ensembles plus récents ont été divulgués mais de manière sporadique. Il restait ainsi à réaliser une synthèse à partir des nombreux lots existants qui pourrait permettre de connaître l'évolution de l’approvisionnement en céramiques sur différents secteurs de Lugdunum durant cette période : cœur de la colonie (Fourvière), quartiers fluviaux (Presqu'île, berges de Saône), suburbium (Bas-de-Loyasse, Vaise).
Si les productions lyonnaises, en particulier les céramiques communes et les amphores, sont toujours aussi bien représentées dans les différents ensembles, on dénote tout de même, au fil des décennies, l'apparition de nouvelles productions qui tendent à supplanter les céramiques locales. Quant aux céramiques fines, si de la vaisselle locale est bien attestée (céramique à paroi fine), ce marché est avant tout alimenté par des produits originaires de plusieurs régions gauloises qui tendent à se concurrencer au cours de cette période.

10h : Clément HERVÉ, Sylvie BARRIER, Laurène GLARDON, Richard SILVESTRE
Les parois fines lyonnaises dans les ensembles lausannois et du bassin lémanique
Si elles ne représentent qu’un pourcentage relativement faible dans les ensembles du vicus de Lousonna-Vidy, et plus généralement du bassin lémanique, les parois fines lyonnaises engobées y apparaissent toutefois de manière récurrente.
Cette communication propose de renouveler les données lausannoises sur cette catégorie, en partant de la fouille de la tranchée CAD (2013) qui la livré de riches assemblages bien stratifiés. Tenant compte de la typologie la plus récente, elle vise notamment à préciser la chronologie de son importation et de son utilisation. Déjà envisagée lors de la dernière étude publiée pour ce site (fouilles Chavannes 11 de1989-1990, étude Th. Luginbühl), leur présence au-delà de la période flavienne semble se confirmer. L’observation de leur place au sein des autres catégories permet en outre d’aborder les dynamiques commerciales : à l’instar des sigillées sud-gauloises, les parois fines lyonnaises constituent presque la totalité du corpus des importations de ce type. Leurs semblables de Gaule du Centre n’apparaissent en effet que très peu dans les assemblages de la fin du 1er ou du début du 2e siècle, voire pas du tout. Dans le courant du 2e s., les productions régionales à revêtement argileux prendront le relais des récipients lyonnais.
Les ensembles publiés dans le bassin lémanique et le sud du plateau suisse sont également mis à contribution pour vérifier la pertinence des résultats obtenus.

10h30 : Pause

11h : Daniel BARTHÈLEMY
Faciès céramique en val de Saône (Ier/IIe s.), site urbain (Matisco) et sites ruraux
L’évolution des faciès céramique dans le sud du val de Saône entre le Ier s. et le IIe s. sera traité d’abord en contexte urbain avec trois exemples issus de fouilles mâconnaises. Les données issues de découvertes en partie inédites permettront des focus sur la période augustéenne, les années 60/80 et la seconde moitié du IIe s. Seront ainsi mises en évidence les grandes tendances concernant les évolutions typologiques des groupes techniques tout comme l’évolution des circuits d’approvisionnement dans l’agglomération secondaire de Matisco. Ensuite ces résultats seront mis en perspective avec les données recueillies sur des sites ruraux plus ou moins proches de Mâcon.
Ce travail sera complété par le poster présenté par Stéphane Bas, consacré à l’étude d’un ensemble mâconnais couvrant la seconde moitié du Ier s. et le début du IIe s.

11h30 : Amaury GILLES, Christine BONNET, Chloé LANDRIEUX
L’évolution du mobilier céramique à Vienne entre le Ier et le IIIe s. Nouvelles réflexions à partir de fouilles récentes
Ces dernières années, la ville antique de Vienne a fait l’objet de nombreuses fouilles menées sur les communes de Vienne, Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe. Parmi une importante masse de données, nous avons sélectionné une série de contextes issus de six fouilles, choisis pour leur homogénéité. Sans renouveler totalement l’image forgée par les nombreux travaux consacrés à la céramique de la colonie allobroge, ces données permettent de jeter un regard neuf sur l’évolution du faciès tout particulièrement entre l’époque claudio-néronienne et durant le IIe s. La destruction par un violent incendie du quartier de Sainte-Colombe – Le Bourg à la charnière des dynasties julio-claudiennes et flaviennes fournit un cas d’étude rare. Les nouvelles données disponibles pour le second siècle permettent de mieux saisir à quels rythmes et en quelles quantités apparaissent certaines productions : sigillées claires B, céramiques allobroges, céramiques africaines.

12h : Christine BONNET avec la coll. de Tony SILVINO
L’Antiquité tardive entre Rhône et Saône. Les vases de quatre ensembles funéraires : Savasse - Les Terrasses et Valence - Les Boulevards (Drôme), Saint-Vulbas - En Pierre Blanche (Ain) et Quincieux - Les Forgettes (Rhône)En 2010, la fouille « Les Terrasses de Savasse 2 », sur la commune de Savasse au sud du département de la Drôme, à proximité de Montélimar sur la rive gauche du Rhône, a mis au jour un important ensemble funéraire de l’Antiquité tardive. Sur les 128 sépultures découvertes, 95 ont livré un total de 233 vases en céramique qui par leur abondance constitue la base de cette étude. Trois autres fouilles récentes concernant des ensembles funéraires contemporains installés le long de l’axe Rhône-Saône entre Valence et le nord de Lyon livrent également un mobilier constitué pour l’essentiel de céramiques tardives à revêtement argileux mais également de céramiques communes. Ces dépôts funéraires offrent une opportunité rare, celle d’observer des formes complètes ou au moins des profils complets de vases en CRA produits entre l’atelier de Portout en Savoie et les ateliers de la moyenne vallée du Rhône. De nombreuses tombes sont pourvues de plusieurs vases ce qui permet d’assurer la contemporanéité de certains types et des monnaies permettent parfois de préciser la datation.

12h30 : Fin de la première session ; repas libre

14h15 : Nicolas GARNIER, Élisabeth DODINET, Tony SILVINO, David DJAOUI
Chromatographies, spectrométrie de masse, métabolomique … où en est-on dans nos pots ?
Les méthodes d’analyse chimique organique ont énormément évolué depuis leur introduction en archéologie, il y a une quarantaine d’années. La chromatographie s’est vue couplée à la spectrométrie de masse, l’une séparant, l’autre identifiant les molécules dans des extraits obtenus à partir des imprégnations invisibles des parois des céramiques. Le prix du matériel baissant, de nombreux laboratoires éclosent, fournissant des résultats plaisants mais sans grand regard critique sur les méthodologies :
(1)  Le prélèvement : étape clé, en concertation avec l’archéologue, qui, s’il est mal pensé, conduit à des résultats peu fiables voire farfelus ;
(2)  L’extraction : étape souvent négligée, découlant de traditions. Un chimiste y trouvera souvent à redire ; on ne peut identifier un composé dans un extrait si on ne sait l’extraire. L’extraction doit être adaptée à ce que l’on recherche ;
(3)  L’analyse : la chromatographie est incontournable pour les mélanges complexes mais la spectrométrie de masse (MS) est l’élément clé de l’identification. On n’identifie pas un matériau par sa silhouette (profil chromatographique) mais par tous ses constituants ;
(4)  L’identification des composés : si les molécules courantes sont facilement identifiées par les bases de données, de nouveaux composés ou plus complexes nécessitent l’étude des fragmentations en MS, travail de l’analyste chimiste ;
(5)  L’identification des matériaux : le chimiste applique se connaissances de la composition chimique des matériaux (phytochimie, pharmacognosie, biogéochimie…) et des mécanismes de dégradation de la matière suivant les conditions d’enfouissement, pour proposer des sources biologiques, animales et végétales, à valider par un archéobotaniste.
Aujourd’hui, les progrès technologiques permettent d’intégrer la spectrométrie de masse haute résolution pour analyser les lipides (lipidomique), les protéines (protéomique) ou les petites molécules (métabolomique). Un raisonnement inverse, peu pratiqué car très chronophage, consiste à contrôler et valider les compositions chimiques trouvées dans la littérature en analysant des matériaux modernes, bruts ou transformés : c’est l’archéologie expérimentale, pilier fondamental de notre discipline, garante de nos identifications.
Par le développement de cette méthodologie à double sens, nous présentons aujourd’hui des outils capables d’identifier de plus en plus de matériaux, à partir d’échantillons de plus en plus petits (20 à 100 mg de céramique) : des huiles et des graisses, cuites ou non ; des cires, animales ou végétales ; des fruits et leurs boissons fermentées dévirées (raisin blanc, noir, autre baies noires) ; des produits laitiers, fermentés ou non ; des résines et poix. La haute résolution permet d’ouvrir le vaste champ des drogues, molécules complexes issues du règne végétal (cannabinoïdes, alcaloïdes des Solanacées…), mais aussi des composés traces volatils que l’on croyait perdus, marqueurs de parfums.
Nous présenterons l’évolution des analyses menées sur une amphorette du Parc-Saint-Georges, analysée en 2004 en chimie et paléogénétique, et réanalysée récemment en GC-MS puis métabolomique, ainsi qu’une cruche dont le contenu confirme l’inscription qu’elle porte.

14h40 : David DJAOUI, Sandrine AGUSTA-BOULAROT, Nicolas GARNIER, Amaury GILLES, Tony SILVINO
Le mythe des amphorisques : tituli picti et analyses chimiques (Arles : le dépotoir portuaire d’AR3 et Lyon : Parking Saint-Georges et Parc Saint-Antoine)
Ces objets singuliers, perçus au départ comme des bouchons d’amphores, ont été affublés d’un grand nombre d’hypothèses farfelues (supports de lampe à huile, cornets pour  jeux de dés, éléments de voûte, échantillons etc.). Les recherches récentes ont remis en question ces différentes fonctions et s’orientent plutôt aujourd’hui vers un conteneur de type balsamaire. Une étude récente, réalisée à Augusta Raurica, montre en effet que la répartition de ces céramiques concerne davantage les bâtiments thermaux, les contextes domestiques, ou encore les offrandes funéraires, et éloigne par conséquent cet objet d’une fonction associée, de façon spécifique, à celle des amphores. En ce sens, les productions locales de céramiques d’Augusta Raurica sont indépendantes de celles des productions amphoriques.
Considérés aujourd’hui comme un conteneur à part entière, nous avons isolé différents contextes ayant livré ce type de mobilier afin de procéder à des analyses chimiques  pour tenter d’en préciser leur contenu : dépotoirs et remblais des bords de Saône lyonnais ainsi que dépotoirs portuaires arlésiens nous livreront peut-être les clefs de cette énigme, d’autant qu’une amphorisque portant trois lignes d’inscriptions peintes avait été découverte au sein du dépotoir portuaire de l’antique Arelate. Il s’agit d’une dédicace qui précise le nom d’un produit dont l’utilisation concerne la pharmacopée.

15h05 : Rencontres autour des posters

Morgane ANDRIEU
Les graffites sur céramique de Lyon antique. Premières découvertes
Depuis juin 2019, les réserves du musée gallo-romain de Lyon font l’objet d’une prospection minutieuse qui a pour objectif de repérer, d’isoler et d’enregistrer tous les graffites sur céramique d’époque romaine. Jusque là, seule une soixantaine de ces écritures avait été vue, étudiée et publiée par A. Allmer et P. Dissard en 1892. Ces témoignages sont pourtant nécessaires et indispensables pour retracer les modalités de diffusion de l’écriture en Gaule. Sur ce sujet, l’état de la recherche demeure très fragmentaire alors que l’adoption de l’écriture constitue une avancée technologique majeure qui représente l’un des plus grands bouleversements historique. Le travail en cours a déjà permis de retrouver plus de 900 graffites inédits.

Stéphane BAS
Evolution du mobilier céramique du Ier siècle après J.C. à Mâcon : l’exemple du fossé F3, fouilles de la rue Lacretelle (1997)
Ce poster s’inscrit dans la continuité d’un travail de mémoire de Master et permet d’en présenter les résultats. Il reprend l’étude céramique menée sur les US les plus intéressantes du fossé F3 de la fouille de la rue Lacretelle à Mâcon. Il s’agit de montrer l’évolution du vaisselier céramique à Mâcon, en définissant son cadre chronologique, mais aussi de mettre en évidence l’évolution dans l’approvisionnement du mobilier importé. Le poster, après avoir présenté le projet et les objectifs cités précédemment, comportera dans l’ordre suivant, une présentation du contexte archéologique, une présentation des structures, la description de la méthode d’étude et les résultats qui en découlent.

Éric BERTRAND, Anne-Catherine GERMANAUD, Magalie GUERIT, Aurélie ANDRE, Stéphane CARRARA
Le dépôt d’incinération de l’avenue du Point du Jour à Lyon, un ensemble céramique remarquable en contexte funéraire
Un diagnostic d’archéologie préventive mené en périphérie de l’agglomération antique de Lyon (avenue du Point du Jour, Lyon 5e) a mis au jour un dépôt d’incinération secondaire remarquable par sa structure et la qualité du mobilier secondaire accumulée autour de l’urne. Daté des années 60-70 apr. J.-C., la céramique employée pour l’édifice ossuaire et la vaisselle provenant de la cérémonie de crémation constitue un bel ensemble. Riche en production originaire du centre de la Gaule, ce dépôt secondaire confirme la spécificité des assemblages découverts dans les contextes funéraires Lyonnais.

Christine BONNET avec la collab. de Daniel Frascone et E. Bayen
Un ensemble céramique de la deuxième moitié du IIIe s. à Sainte-Colombe (Rhône) au 289 rue Docteur Trenel
Ce dépotoir US 137 daté de la deuxième moitié du IIIe s. a été extrait du comblement d’un bassin au sein d’un habitat privilégié fouillé en 2018 à Sainte-Colombe (Rhône) en face de Vienne sur la rive droite du Rhône. Cette découverte offre l’opportunité de faire des comparaisons avec les ensembles contemporains de Vienne publiés par C. Godard dans les années 90. La céramique fine de US 137 est composée de vases en sigillée claire B et d’une part non négligeable de sigillées africaines C qui sont peu présentes à Vienne à la même période. Parmi les céramiques culinaires, un seul type de pot est représenté confirmant ainsi l’exceptionnelle homogénéité du lot. Ce pot est accompagné de vases du répertoire allobroge à l’instar de l’approvisionnement de la rive gauche. Enfin, une vingtaine de rondelles découpées dans diverses catégories céramiques ont également été découvertes dans le dépotoir.

Christine BONNET, Cécile BATIGNE VALLET, Céline BRUN, Guillaume MAZA, Tony SILVINO
Céramiques de la fin de l’époque augustéenne et du Ier siècle à Valentia et ses campagnes : angle rue Balthazar Baro et rue des Quatorze cantons, Angle rue d’Arménie et rue Bouffier, Mauboule Le champ du Pont, Saint-Péray-Chavas
La ville de Valence, identifiée à la colonie romaine de Valentia, est située dans la moyenne vallée du Rhône, sur la rive gauche du fleuve. Sa situation privilégiée entre le Lyonnais et la Provence en fait un axe majeur de communication. Si les céramiques entre la fin du IIe s. et le Ve s. ont été publiées ainsi que celles des niveaux précoces de la fondation de la colonie à partir de 50-30 av. J.-C., les faciès de la fin de l’époque augustéenne et du Ier s. en général sont encore mal caractérisés. Les fouilles récentes permettent toutefois de proposer un premier canevas de l’approvisionnement de Valentia pour cette période. Deux sites, Angle des rues d’Arménie et Bouffier et Angle des rues Balthazar Baro et des Quatorze cantons, sont situés dans la trame urbaine antique, alors que Mauboule est une exploitation agricole au sud de la ville. Le Rhône sera franchi afin de présenter un lot de céramiques communes non tournées flaviennes issues de Saint-Péray, mieux connu pour les ateliers de sigillée claire B. C’est, en effet, la question de la production de céramiques communes non tournées tout au long du Ier s.  dans la moyenne vallée du Rhône qui sera l’axe majeur de cette étude.

Christophe CAILLAUD
Note préliminaire sur la typologie des structures de production, de transformation ou d’utilisation de la poix dans l’Antiquité : quelques exemples
Utilisée de manière massive pour l’imperméabilisation des céramiques dans l’Antiquité, la poix a été produite dans de nombreuses régions du pourtour méditerranéen. Les textes anciens nous apportent de précieux renseignements sur les technologies déployées à l’époque pour transformer le bois de résineux en goudron végétal. Ainsi, Théophraste nous livre le plus ancien témoignage connu, très précis au demeurant, sur un procédé de fabrication de la poix en Macédoine au IVe s. av. notre ère.
Restant assez rare, la fouille archéologique des sites de production nous livre néanmoins des informations complémentaires sur les dispositifs de fabrication mis en œuvre pour obtenir de la poix. Dans la région des Causses ou dans les Landes, des structures d’époque romaine liées à la distillation du bois de pin ont été mis au jour révélant des similitudes ou des différences technologiques en fonction des lieux et des époques.
Par ailleurs, les découvertes d’un atelier de poissage d’amphore à Oplontis ou d’un four à poix destiné à l’imperméabilisation de céramiques à Lyon contribuent à mieux saisir l’omniprésence de ce matériau dans l’artisanat des potiers antiques. Parallèlement à l’étude des textes et des vestiges antiques, le recours à des comparaisons ethnographiques ou  à des modèles expérimentaux ouvrent également des perspectives inédites pour une meilleure compréhension des techniques anciennes.
Cette étude est issue de recherches en cours menées dans le cadre d’un Doctorat d’Archéologie des Mondes Antiques intitulé : « Productions et usages de la poix dans l’Antiquité : apports croisés des données archéologiques et des analyses biochimiques »,  sous la Co-Direction de Stéphane Mauné (Université  Paul-Valéry Montpellier 3) et de Carole Mathe (Avignon Université).

Liliana CECI, Nicolas GARNIER
Les céramiques grises ou noires lustrées non estampillées découvertes dans l’habitat des Ilettes (Haute-Savoie)
La céramique sombre grise ou noire lustrée fine appartient au vaisselier commun antique de l’habitat des Ilettes qui se situait à environ 1,5 km du vicus de Boutae (Annecy). Fouillé entre 1978 et 1984 (responsable d’opération Joël Serralongue - Afan, Commune d’Annecy et Département de la Haute-Savoie), le début de l’occupation du site remonte au premier quart du Iers. ap. J.-C. et son abandon au tout début du Ve siècle.
Lors des campagnes archéologiques, un nombre considérable de formes de couleur grise ou noire, cuites en atmosphère réductrice, avec et sans estampille allobroge a été enregistré. La céramique dite allobroge présente une marque à l’extérieur du fond, contrairement au premier groupe qui ne manifeste aucune signature mais qui leur ressemble morphologiquement. C’est l’exemple de la jatte carénée et des pots ovoïdes à col court.
C’est dans ce contexte qu’une première réflexion a été menée sur les céramiques grises ou noires fines non estampillées. Prenant en compte les études sur les céramiques allobroges, un inventaire exhaustif en a été réalisé. Ensuite, des analyses biochimiques ont été effectuées (SAS Laboratoire Nicolas Garnier), à la fois sur les vases allobroges et sur les formes sans signature, afin de documenter la fonction et les contenus de ces récipients. A cette recherche s’ajoute l’analyse de certaines formes découvertes régulièrement sur les sites savoyards comme le pot à épaule carénée et à décor de godrons, dont l’usage reste à comprendre.

David DJAOUI, Tony SILVINO, Anne SCHMITT, Nicolas GARNIER
Contenu des amphores de type Fréjus-Lenzbourg et des Dressel 28. Les analyses chimiques à la rescousse des céramologues : le cas des amphores Fréjus-Lenzbourg et Dressel 28.
La détermination du contenu des amphores n'est pas un exercice simple et peut parfois être relativement périlleux faute d'éléments probants. Le recours aux analyses chimiques est ainsi nécessaire pour tenter de définir le(s) type(s) de produit transporté pour certaines amphores. C'est le cas par exemple des amphores de type Fréjus-Lenzbourg produites comme son nom l'indique dans la région de Fréjus. La présence du nom de MVR(ia) sur un exemplaire retrouvé à Vindonissa les classent parmi les conteneurs à saumures de poissons. La découverte récente d'un lot à Aoste (Isère), plus particulièrement dans un niveau d'assainissement, a permis d'analyser les résidus de deux individus, dont les résultats ont trahi la présence de vin rouge. Avec une intention identique, et dans l’idée de confirmer la nature du contenu des amphores de type Dressel 28, trouvées dans le Rhône (Arles), des analyses chimique ont été réalisées pour identifier la présence de vin, produit attribué systématiquement à ce type d’amphores dans les différentes publications. Par chance, cette fois-ci, l’intuition d’un contenu vinaire a été confirmée et les analyses ont même pu en préciser sa couleur : rouge !

Amaury GILLES, Morgane ANDRIEU, Camille NOUET
Vaisselles et amphores de la seconde moitié du IIIe s. dans la villa de la Sarrazinière à Sérézin-du-Rhône (Rhône)
Ce poster présente le lot de mobilier découvert dans les niveaux de démolition du portique et des pièces attenantes de la villa de la Sarrazinière à Sérézin-du-Rhône. Ce lot totalise 200 NMI et offre un cas d’étude privilégié pour aborder les modes de consommation au sein d’une villa palatiale tardo-antique. Les vases à boire sont très bien représentés et comportent de nombreux graffites pour la plupart simples. Un dernier apposé sur une coupe Desbat 15, rédigé en grec, propose une invitation à boire. Les amphores sont également très diversifiées avec quelques conteneurs rarement attestés en milieu rural, mais connus dans les contextes de référence de Lyon pour cette période. Le faciès des céramiques communes comprend de nombreuses comparaisons avec le faciès viennois.

Estelle HUMBERT
Céramique sur la Presqu’Île de Lyon : un ensemble de la fouille du Théâtre des Célestins
La salle des archives du Théâtre des Célestins a été fouillée en 2003 à l’occasion de travaux de réhabilitation. Son mobilier céramique s’inscrit entre la fin du Ier s. apr. J.-C. et le début voire la première moitié du IIe s. Des remblais de cette époque en bordure de Saône correspondraient aux vestiges de travaux d’assainissement. En effet, la Presqu’île est véritablement occupée à la fin du Ier s. mais les crues viennent encore perturber les abords de cette zone de confluence. La céramique de la salle des archives permet d’exposer le faciès lyonnais caractéristique et bien connu de la fin du Ier-début du IIe s. Elle soulève en revanche quelques interrogations. La quantité remarquable d’amphores prouve la position stratégique de la Presqu’île dans le commerce fluvial et en particulier l’importance de la Saône dans ces flux. La présence de sigillée claire B, plutôt présente dans les lots dès le deuxième quart du IIe s., induirait une apparition plus précoce de cette production, ou bien une caractérisation plus tardive de l’ensemble voire du faciès.

Chloé LANDRIEUX
La céramique romaine de Sainte-Colombe, Le Bourg (Rhône, fouilles 2017) : Etude du mobilier de la citerne de la pièce J10
Ce poster traitera d’un ensemble céramique étudié dans le cadre d’un mémoire de Master 1. Ces céramiques proviennent du comblement d’une citerne dans une boutique du quartier de Sainte-Colombe, le Bourg. Tout comme Saint-Romain-en-Gal, ce quartier est périphérique à la ville romaine de Vienna qui se situe de l’autre côté du Rhône dans l’actuel département de l’Isère. Ce quartier de Sainte-Colombe a été fouillé sous la direction de Benjamin Clément (Archeodunum) en 2017. Les découvertes ont été particulièrement riches grâces à un incendie en 69 apr. J.-C. fixant un instantané de la vie de ce quartier. L’ensemble céramique étudié, daté du troisième quart du IIème siècle apr. J.-C., apporte des éléments nouveaux sur une période mal connue en raison du peu de lots cohérents.

Séverine LEMAÎTRE, Daniel BARTHELEMY avec la collaboration de Françoise LAMOINE
Arrivages d’amphores à Mâcon à la fin du IIe ou au début du IIIe siècle ap. J.-C. : le mobilier de la fouille de Flacé – Vieux Bourg
En 1985 la viabilisation d’un terrain fournit l'occasion d'une exploration archéologique menée par F. Cognot sur la commune de Flacé, rattachée à celle de Mâcon aujourd’hui. Ce secteur localisé au nord-ouest de la ville a été marqué par des découvertes de vestiges antiques durant le XIXe siècle et encore dans la première moitié du siècle suivant.
La parcelle explorée a livré un premier édifice construit dans les premières décennies du Ier siècle détruit et recouvert dans la seconde moitié du Ier siècle par des constructions appartenant à un ensemble monumental dont la destination reste incertaine. Il se compose notamment d'un bâtiment d’une superficie minimale de 170 m2 et d’une abside semi-circulaire de 11 m de diamètre accolée à l’édifice de plan rectangulaire. La fouille a permis la collecte de quantités importantes de mobiliers archéologiques, dont certains ont un caractère luxueux comme par exemple des fragments de verre à décor peint. L’étude des amphores collectées dans les couches d’abandon recouvrant les murs du bâtiment rectangulaire révèle un assemblage particulièrement intéressant pour la connaissance des arrivages de produits d’origine méditerranéenne à Mâcon à la fin du IIe ou au début du IIIe siècle ap. J.-C. On remarque notamment un lot d’amphores Dressel 2/4 italiques ainsi que des importations de Méditerranée orientales variées.

Marine LEPEE
Approche méthodologique des assemblages céramiques en contexte commercial dans les colonies de Lyon et de Vienne
Les locaux de vente dédiés aux échanges de proximité sont bien documentés dans les deux centres économiques majeurs que sont les colonies de Lyon et de Vienne, entre le Ier s. av. et la fin du IIIe s. apr. J.-C. Les assemblages de mobilier retrouvés dans ces espaces sont à même d’apporter des précisions sur les logiques économiques et fonctionnelles du commerce de détail.
Dans ce poster, il s’agira d’insister sur l’approche méthodologique appliquée à l’étude du mobilier céramique issu de ces locaux. Quels sont les indices que la céramique peut nous donner sur la nature des activités hébergées par ces lieux de métier ? Dans quelle mesure une analyse des répartitions spatiales permet-elle de distinguer différentes fonctions au sein de la boutique (vente, stockage, production, consommation …) ? Quelles formes sont particulièrement parlantes pour illustrer le geste de la vente ? Les céramiques en remploi, attestées dans le cadre des nombreuses activités artisanales hébergées par ces espaces aux côtés de la vente, seront également interrogées. Les exemples seront issus d’un travail doctoral en cours sur le commerce de détail des sites de Lyon et de Vienne.

Guillaume MAZA, Yannick TEYSSONNEYRE
Panorama du vaisselier céramique en usage à Messimy (Rhône) entre le IIIe siècle av. n. è. et la seconde moitié IIIe siècle
La commune de Messimy (Rhône) est localisée aux confins orientaux du territoire ségusiave, mais idéalement implantée sur les coteaux du Lyonnais, à proximité du Rhône, en limite du territoire colonial de Lugdunum et de la Province de Narbonnaise. Les vestiges se rapportent à un établissement rural gaulois structuré par plusieurs enclos, auquel succède, sans hiatus chronologique, un premier établissement maçonné d'époque tardo-républicaine et une vaste demeure à plan centré, datée en premier état de la période augustéenne et perdurant jusque dans la seconde moitié du IIIe siècle. Ces découvertes sont d'importance à plus d'un titre, dans un secteur largement méconnu d'un point de vue archéologique, exception faite de la villa de Saint-Laurent-d’Agny, qui offre de nombreux points de comparaison. La mise en phase des vestiges archéologiques, déduite de la stratigraphie et de l'étude des assemblages de mobiliers, a permis de définir huit horizons chronologiques principaux. La collection de céramique comprend au total 17605 tessons pour un nombre minimum de 1280 vases. Les quantités en présence nous offrent une opportunité remarquable de dresser un panorama relativement complet du vaisselier en usage sur le site de Messimy durant cinq siècles.

Guillaume MAZA
Panorama du vaisselier céramique en usage à Néronde/Les Dérompés (Loire) durant le Haut-Empire (Ier-IIe siècles)
Le site des Dérompés à Néronde (Loire) est localisé sur un plateau dans les piémonts occidentaux des Monts du Lyonnais et fait partie du territoire des ségusiaves. Il a été découvert à l’occasion de la réalisation du tronçon Balbigny-La Tour de Salvagny de l’autoroute A89, reliant Lyon à Bordeaux par le Massif Central. L’occupation antique est précédée par un établissement laténien (LTC2-LTD1b) comprenant plusieurs unités d’habitation sur poteaux porteurs et une mare circonscrites par un fossé d’enclos. Ce premier établissement est apparu fortement arasé par la construction de bâtiments antiques à partir du milieu du Ier siècle de notre ère. L’occupation s’étend alors sur toute la surface explorée, principalement autour de deux bâtiments principaux, autour desquels de nombreuses dépressions plus ou moins vastes livraient des quantités importantes de mobilier céramique (9060 tessons et 820 vases). La collection se partage en deux lots principaux. La chronologie du plus ancien est centrée sur le milieu du Ier siècle de notre ère (1722 tessons et 140 individus), tandis que le second couvre une période d’environ un siècle entre la fin du Ier et la fin du IIe siècle. Cette étude se veut une contribution à une meilleure connaissance des faciès céramiques ségusiaves en contexte rural, qui au demeurant restent encore très mal connus dans cette région des Monts du Matin.

Guillaume MAZA
Panorama du vaisselier céramique en usage à Saint-Vulbas/Les Claires Fontaines (Ain) entre la fin du IIe siècle avant notre ère et le IVe siècle
Le site de Saint-Vulbas « Les Claires Fontaines » (Ain) est localisé en rive droite de la vallée du Rhône, dans la plaine de l’Ain, à une trentaine de kilomètres au nord-est de la cité de Lugdunum. Durant l’antiquité cette région faisait partie du territoire des Ambarres, à la croisée de plusieurs peuples gaulois (Séquanes, Allobroges, Eduens, Ségusiaves). La ville est localisée au droit de la commune de Hyères-sur-Amby et de l’oppidum de Larina, ou encore de la villa du « Vernai » à Saint-Romain-de-Jalionas, dans le département de l’Isère. L’existence d’une bourgade romaine sous le village actuel est confortée par les nombreuses découvertes archéologiques réalisées depuis le début du XIXe siècle, mais son statut reste encore du domaine de l’hypothèse (vicus, mantio, villa ?). Rien ne transparaissait en revanche sur l’existence d’une éventuelle occupation antérieure d’époque gauloise, dans un secteur très mal connu d’un point de vue archéologique pour la période protohistorique. Les quantités de céramique en présence (14000 tessons pour 1500 individus) nous offrent une opportunité remarquable de dresser un panorama relativement complet du vaisselier en usage sur une durée de cinq siècles, entre la fin du IIe siècle avant notre ère (LTD1b) et l’Antiquité tardive (IVe siècle). Les volumes de poterie en présence font d’ores et déjà de cette opération une des plus prolifiques de Saint-Vulbas, qui est appelée à devenir un ensemble de référence incontournable à l’échelle régionale.

Clémence MEGE avec la collaboration de Clémentine Rault
Le mobilier céramique du 16 rue Bourgelat à Lyon (2e arr.) : un ensemble claudien remarquable  à l’extrémité méridionale de la Presqu’île antique
Une fouille réalisée en 2010 par une équipe du SAVL à l’extrémité méridionale de la Presqu’île antique a montré l’occupation progressive du secteur à partir du milieu du Ier s. apr. J.-C. lorsque sont apportés, directement sur les dépôts alluvionnaires du Rhône, des remblais successifs. Le plus souvent très riches en mobiliers archéologiques, ils constituent alors une plateforme d’environ 1 m de hauteur visiblement destinée à assainir le terrain.
La céramique ramassée dans les différentes strates de cette plateforme rassemble 6246 fragments pour un NMI de 1585. Immédiatement après la fouille, son étude bien que partielle a révélé un ensemble homogène daté des années 40-60 apr. J.-C. dont la limite basse a pu être resserrée aux années 50-54 apr. J.-C. grâce à l’important lot monétaire l’accompagnant, reflet d’une circulation claudienne. Aujourd’hui, grâce à une reprise du travail complétée par les résultats d’un mémoire universitaire, le lot est enfin exhaustivement documenté et divulgué dans le cadre du congrès de la SFECAG à Lyon.

Clémence MEGE avec la collaboration de Céline BRUN
Une redécouverte : les ensembles de céramique tibériens de l’Hôtel de l’Europe (1 rue du Colonel-Chambonnet, Lyon, 2e)
Une opération archéologique menée en 1996 au 1 rue du Colonel-Chambonnet par G. Ayala (AFAN) a montré que le site, d’abord hostile à toute installation pérenne du fait de sa nature alluviale, a progressivement été conquis durant la période augustéenne avant de connaitre une succession d’occupations jusque dans le courant du IIIe s. En tout 21 461 fragments de céramique ont été récoltés lors de l’intervention. Dans le cadre du DFS, les lots tibériens précoces (NR : 2486, NMI : 332) avaient été étudiés par M. Genin et les résultats alors obtenus avaient, dès 1997, été intégrés à un article de référence intitulé « les horizons augustéens et tibériens de Lyon, Vienne et Roanne : essai de synthèse » publié dans les actes du congrès de la SFECAG. En revanche, la publication exhaustive des artefacts alors envisagée n’a pas été menée à son terme.
Des années plus tard, lors de la genèse du travail portant sur « les céramiques à Lugdunum de Tibère à Néron (Ier s. apr. J.-C.) », il nous a semblé indispensable de nous intéresser de nouveau à cette collectionque nous avons ainsi entrepris de documenter de façon exhaustive. Les céramiques à feu d’origine locale cuite en mode B ont également l’objet attention particulière : des observations macroscopiques ont été réalisées afin de les comparer aux productions lyonnaises déjà référencées pour le Ier s. apr. J.-C.

Tony SILVINO, Céline BRUN
Le mobilier céramique des berges de Saône à Lyon (Rhône) à la fin du Ier s. ap. J.-C. et au début du  IIe s. : l'exemple du site du Parc Saint-Georges
La fouille du site du Parc Saint-Georges à Lyon (Rhône), en rive droite de la Saône, a permis de connaître un pan de l'histoire d'un quartier historique depuis la fin de l'âge du Fer jusqu'à la période Contemporaine. Pour l'Antiquité, les berges de la rivière ont livré d'importants ensembles de mobiliers céramiques. Si les niveaux tardo-antiques sont aujourd'hui bien connus, il restait encore à étudier les collections de la fin du Ier s. ap. J.-C. et du début du siècle suivant, période qui est encore peu représentée dans les publications lyonnaises. La richesse des productions et des formes de ce corpus inédit permet ainsi de connaître un peu mieux le faciès céramique de cette période charnière, représenté avant tout par du mobilier amphorique.

Joanna BIRD, Kevin GREENE, Kay HARTLEY, Jane TIMBY, Paul TYERS
Les céramiques de Lyon et la vallée du Rhône en Britannia
Cet article décrit les principales catégories des céramiques de la région lyonnaise importées dans la province de Britannia sous le Haut-Empire.[i]
Une partie de ce matériel, bien qu’il soit situé à l’extrémité d’un réseau de distribution étendu, provient de contextes riches et bien datés, en particulier des sites associés aux phases successives des campagnes militaires en Grande-Bretagne au cours du 1er siècle après J.-C.
Les importations de la période augustéenne
Les premiers liens avec les ateliers rhodaniens sont signalés par la présence de terre sigillée [LYO TS]. Cela est illustré par 21 timbres de potiers (dont deux qui proviennent d’un potier viennois) sur des formes lisses, provenant de sept sites situés dans le sud-est de l’Angleterre avec une occupation qui remonte à la période préromaine (Auguste-Tibère). Tous ces sites ont également livré des quantités plus grandes d’estampilles sur sigillée italique et, dans certains cas, des vases moulés de même origine. Une grande partie de la sigillée précoce en Grande-Bretagne est fragmentaire et aucune analyse chimique détaillée n’a été effectuée. Néanmoins, certaines estimations ont été faites des proportions relatives de sigillée rhodanienne et italienne à partir des assemblages récemment étudiés.

Les importations du Ier siècle après J.-C.
L’époque claudio-flavienne (environ 43-100 après J.-C.) marque la période où les produits de la région lyonnaise sont le plus souvent représentés en Grande-Bretagne. Quatre catégories sont représentées.
Depuis sa définition dans les années 1970, la céramique à paroi fine de Lyon [«Lyon ware»: LYO CC] est l’une des classes de céramiques fines importées les plus reconnues en Grande-Bretagne. Les vases sont présents dans de nombreux grands centres urbains et sites militaires, y compris les forteresses légionnaires, mais sont également présents sur certains sites ruraux secondaires. La distribution s’étend au nord, jusqu’à la fin de la période flavienne dans le sud de l’Écosse.
Les lampes de la région lyonnaise ont été attestées partout dans le sud de l’Angleterre, leurs identifications souvent suggérées par la similarité de la pâte avec celle de la céramique engobée de Lyon. L’importance de Lyon comme fournisseur de lampes est indiquée par les données de Londres, y compris le matériel provenant de fouilles récentes et de collections anciennes du Musée de Londres. Près de la moitié des 125 lampes à médaillons (avec une identification de la pâte) peuvent être attribuées à une source lyonnaise. D’autres sites producteurs de la Gaule centrale, peut-être la vallée de l'Allier ainsi que la région de Lezoux, ont fourni une grande partie du reste.[ii]
Deux groupes de mortiers en Grande-Bretagne ont été assignés à des sources dans la vallée du Rhône. Les mortiers du premier groupe [«Rhône Valley 1 mortaria»: CNG OX]  possèdent une lèvre à collerette pendante ou, plus rarement, une lèvre en bandeau, et ne se sont jamais estampillés. Ceux-ci ont été identifiés dans le sud et le centre de la Grande-Bretagne et sont bien représentés sur les premiers sites militaires, mais leur diffusion n’est pas aussi étendue que celle de la céramique engobée.

[i] Les codes entre crochets (par. ex. [LYO CC]) sont ceux de la "National Roman Fabric Reference Collection", disponible à https://romanpotterystudy.org.uk/nrfrc/base/index.php
[ii] https://www.colat.org.uk/assets/doc/news_snorl-handbook.pdf et des informations supplémentaires de M. Marshall.

Le deuxième groupe [«Rhône Valley 2 mortaria»: GLG OX] sont les mortiers possédant une lèvre pendante à angle droit. Ceux-ci ne se sont représentés que par quelques exemples rares, mais ils portent souvent les estampillées tels que Grecus et Primus, des potiers connus dans la région lyonnaise.
La catégorie principale d’amphore rhodanienne identifiée en Grande-Bretagne est la «Augst 21», généralement appelée «London 555» [GAL AM 2]. Il y a une certaine variation dans la forme et la pâte au sein de cette classe, reflétant à la fois la chronologie et la source précise. De nombreux exemples britanniques sont reconnus en raison de la typologie du bord, plutôt que par les caractéristiques de la pâte. L’amphore Augst 21 (Lyon 7b) se trouve dans le sud de la Grande-Bretagne souvent sur les mêmes sites que les mortiers et la céramique engobée décrits ci-dessus, mais il existe également des exemples datant de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle sur les sites de la frontière nord, tels que Carlisle et Vindolanda. D’autres types d’amphores attribués à Lyon ou la vallée du Rhône ont parfois été identifiés en Grande-Bretagne (par exemple, les Augst type 17 à Fishbourne et Canterbury). Il se peut que les amphores de la vallée du Rhône soient présentes mais rarement répertoriées, ce qui pourrait également être le cas au nord de la Gaule et de la Rhénanie.

Les importations du IIᵉ siècle après J.-C.
Le dernier produit de la vallée du Rhône à prendre en compte est la «sigillée claire B». La présence de cette catégorie est anecdotique. Il pourrait s’agir d’une possession personnelle transportée dans des bagages plutôt que d’une connexion commerciale. Il y a deux médaillons provenant des sites de la région de Londres, une ville culturellement diversifiée qui était certainement capable d’attirer des individus et leurs biens personnels de toutes les parties de l’Empire. Le troisième vient d’un contexte plus inhabituel – le petit fort romain de Hardknott dans le Lake District, un des camps romains les plus reculés et les plus isolés du nord de l’Angleterre. Le vase, bien que fragmentaire, porte un médaillon du thème «le Génie de Lyon». Peut-être que quelqu’un qui était posté dans cet endroit froid, humide et inhospitalier avait emmené avec lui la mémoire de la ville de Lyon.

16h : Pause

16h30 : Armand DESBAT, Nicolas GARNIER
Les bols de type Roanne de Vienne, quelle fonction ?
Les bols de type Roanne produits à la période augustéenne, à Vienne-Saint-Romain-en-Gal ont eu une assez large diffusion en particulier sur le plateau suisse et le limes rhénan, et quelques exemplaires sont même parvenus jusqu’à Ostie. L’éventualité que ces bols aient été exportés pour leur contenu est une hypothèse qui mérite d’être envisagée. Pour essayer de répondre à cette question, des analyses de résidus ont été effectuées par N. Garnier. Les premiers résultats sur trois exemplaires confirment que ces bols étaient toujours poissés et qu’ils ont contenu tous les trois du raisin rouge. L’hypothèse d’une préparation culinaire n’est donc pas à écarter. L’analyse de deux autres exemplaire actuellement en cours, permettra peut-être de conforter cette hypothèse.

17h : DISCUSSION
Éléments de synthèse sur « Les céramiques à Lugdunum et dans la région »

17h55 : Fin de la deuxième session

18h15 : Départ en bus depuis l’Hôtel de Ville pour le Musée Lugdunum à Fourvière

18h45 : Inauguration de l’exposition « Les ateliers de potiers de Lugdunum »

19h30 : Cocktail dînatoire offert par le Musée Lugdunum

21h30 : Retour en bus à l’Hôtel de Ville de Lyon