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Abbaye de Saint-André-le-Haut de Vienne

Fouilles programmées

Partenaires

  • Université Lumière Lyon2
  • Ville de Vienne
  • Département de l'Isère
  • Ministère de la Culture (SRA Bourgogne-Franche-Comté)
  • Maison de l'Orient et de la Méditerranée
  • Association Studarchéo

Composition de l’équipe en 2016

Direction : Anne Baud, MCF Lyon 2 en collaboration avec  Anne Flammin, ingénieur d’étude CNRS, laboratoire ArAr et de Monique Zannettacci, archéologue municipale

  • Céline Brun, céramologue, IE CNRS, ArAR
  • Gérard Charpentier, architecte, IR CNRS, MOM
  • Mathilde Duriez, doctorante au laboratoire, université Lumière Lyon2
  • Audrey Gaillard, anthropologue
  • Vanessa Granger, anthropologue
  • Damien Laisney, topographe, IE CNRS, MOM
  • Delphine Linard, anthropologue
  • Et les étudiants de l’Université Lumière Lyon2

Un chantier-école de l’Université Lyon-2

Depuis 2003, l’abbaye de Saint-André-le-Haut fait l'objet d’une fouille programmée et d’un chantier école de l’Université de Lyon2 en partenariat avec le Service archéologique municipal. Cette abbaye est l’un des sites majeurs pour la connaissance de l’histoire de la ville de Vienne et pour celle des abbayes de femmes.

© Abbaye St André le Haut. ArAr équipe de fouille

© Abbaye St André le Haut. ArAr équipe de fouille

Le site d’implantation

L’abbaye des moniales de Saint-André-le-Haut est inscrite dans la trame urbaine antique. Elle se développe à flanc de colline entre la rivière de la Gère au nord et la colline de Pipet au sud. Celle-ci, entièrement aménagée à l’époque romaine par une série de cinq terrasses où passent les aqueducs, présente en son sommet un ou plusieurs temples. Au sud-ouest de l’abbatiale, le théâtre antique s’adosse également au flanc de la colline.

Une abbaye de femme du VIe siècle

L’abbaye des moniales de Saint-André-le-Haut est fondée, d’après les textes, à la fin de l’Antiquité tardive, période caractérisée par une importante vague de fondations monastiques dans la ville de Vienne.

L’étude du bâti, conjuguée aux opérations de fouille, a mis en évidence plusieurs phases d’occupations depuis le haut Moyen Âge.

Un oratoire funéraire

© Oratoire funéraire. ArAr équipe de fouille

© Oratoire funéraire. ArAr équipe de fouille

 

Les recherches menées à l’intérieur de la nef ont permis de mettre au jour un petit édifice tardo-antique, peut-être en lien avec le premier monastère.

Un cimetière des IXe-début XIe siècle

L’édifice ruiné semble connaître un regain d’intérêt pendant une courte période du IXe au début du xie siècle quand un petit cimetière s’installe dans sa démolition et à ses abords.  

La reconstruction de l’abbaye par les moniales de Saint-Césaire d’Arles

Trois phases, entre le XIe et le XVIIe siècle, sont clairement cernées pour la construction l’abbatiale.
L’abandon du cimetière semblerait correspondre à l’arrivée des moniales de Saint-Césaire d’Arles. Un nouveau projet se traduit alors par la construction d’une église à nef unique s’achevant à l’est par une abside élevée au-dessus d’une crypte. Cette crypte, non renseignée par les textes et mise au jour au cours des fouilles, est de très petites dimensions. Accessible uniquement par un escalier droit placé au sud de la nef, elle était très probablement réservée à la dévotion privée des moniales : on peut restituer deux lieux destinés à l’exposition des reliques. Le premier correspond à l’absidiole construite très précisément dans l’axe de l’abside de la première chapelle ; fermée par une barrière d’après les négatifs conservés au sol, elle était probablement précédée par une table d’autel. La construction de la nouvelle église est associée à l’édification d’un cloître qui accueille dès l’origine une partie du cimetière monastique.

L’agrandissement vers 1200

À la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, l’église est agrandie avec l’adjonction d’une travée occidentale.

© ArAr équipe de fouille

 

 Le chantier gothique

© Chantier gothique. ArAr ArAr équipe de fouille

© Chantier gothique. ArAr ArAr équipe de fouille

Au XIVe siècle, un grand chantier de construction voit le jour. Il concerne la reconstruction du cloître et des bâtiments conventuels comprenant au nord l’érection d’un clocher, la reconstruction du chevet et l’achèvement du voûtement. La barrière gothique, bien que conservée dans un état fragmentaire, a été découverte en fouille et constitue une donnée importante dans l’étude des aménagements liturgiques.

L’église abbatiale devient paroissiale au XVIIe siècle

Après les démolitions et incendies attribués aux guerres de religion, l'église paroissiale du quartier n'est pas reconstruite. C’est ainsi que l'église abbatiale s’ouvre aux fidèles de la paroisse. L’édifice est divisé pour accueillir séparément les religieuses et les paroissiens. Le cloître et les bâtiments conventuels sont entièrement reconstruits (travaux achevés en 1622). Ils correspondent à l'îlot actuel, avec sa porte d'honneur, dite «porte de l'Ambulance», édifiée en 1665.

 Après la Révolution, l'abbaye est vendue comme Bien national. C'est alors que la chapelle Saint-Louis du collège des Jésuites (actuel collège Ponsard), achevée en 1725, devient l'église paroissiale du quartier Saint-André-le-Haut. L'ancienne église abbatiale est transformée en appartements, dans la partie ouest, et en usine textile, à l'est. Murs et planchers divisent l'édifice, des fenêtres et des portes rectangulaires sont percées, les voûtes sont détruites pour ajouter un étage. Le cloître est vendu lui aussi en plusieurs lots, pour aménager des appartements et des ateliers ; des constructions occupent la cour du cloître. Un hôpital militaire provisoire est installé à Saint-André-le-Haut, le 28 août 1793, pour les soldats effectuant le siège de Lyon. Il devient permanent et le directeur des hôpitaux ambulants de l'armée des Alpes – une des armées de la Révolution française – s'y installe. L'appellation «porte de l'Ambulance», qui désigne le portail d’entrée de la cour d’honneur, date de cet épisode.

Bibliographie :

• BAUD A., ZANNETTACCI M., avec la collaboration de FLAMMIN A. et GAILLARD Ch., Vienne(38),église Saint-André-le-Haut, rapport de fouille programmée, SRA Rhône-Alpes, 2011, 121 p.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (Isère) Église Saint-André-le-Haut, Fouille et étude du bâti, SRA Rhône-Alpes, 2012, 2 volumes, 191 p.et 113 p.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (Isère) Église Saint-André-le-Haut, Fouille et étude du bâti, SRA Rhône-Alpes, 2 volumes, 2013, 168 p. et 61 p.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (38), église Saint-André-le-Haut, rapport de fouille programmée, SRA Rhône-Alpes, 2 volumes, 2014, 284 p. et 69 p.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (38), église Saint-André-le-Haut, rapport de fouille programmée, SRA Rhône-Alpes, 2 volumes, 2015.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (38), église Saint-André-le-Haut, rapport de fouille programmée, SRA Rhône-Alpes, 2 volumes, 2016.
BAUD A.,  NIMMEGEERS N., FLAMMIN A., « L’abbaye de Saint-André-le-Haut à Vienne. Origine et développement d’un monastère de moniales », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA, Hors-série n° 10 | 2016, mis en ligne le 09 décembre 2016, consulté le 22 mars 2017.
BAUD A., FLAMMIN A., ZANNETTACI M., Vienne (38), église Saint-André-le-Haut, rapport de fouille programmée, SRA Rhône-Alpes, 2 volumes, 2017.

© Porte de l'ambulance. ArAr équipe de fouille