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Soyons - Le Malpas (Ardèche)

Campagne de fouilles de Soyons/Le Malpas (Ardèche)

Responsable de l'intervention : Pierre Dutreuil et Fanny Granier (âge du Bronze)

En 2013, dans le cadre du PCR "L’habitat fortifié à l'âge du Bronze et au 1er âge du Fer  sur le versant oriental du Massif Central : départements de la Loire, de l'Ardèche et du Rhône" et d'un sujet de master 2, une campagne de sondage a été menée sur le site de Soyons/Le Malpas. Cette première campagne avait pour objectif de confirmer la chronologie de l'occupation observée lors de fouilles anciennes dirigées par A. Blanc et J.J. Hatt, en particulier concernant les périodes protohistoriques. Une stratigraphie de près de 3m de hauteur a été observé en arrière du rempart, elle couvre une période allant de l'âge du Bronze final III au VIe s. de notre ère.
Afin d'aller plus loin qu'une simple documentation de la chronologie, et dans le cadre d'une thèse sur la fin du premier âge du Fer en moyenne vallée du Rhône, une fouille plus importante a débuté sur le site à l'été 2014 pour trois ans.

Principaux résultats de la campagne 2014
V-VIe s.
Le site n’était plus fortifié. La pente a apparemment servi de dépotoir et de zone de rejet de déblais de démolition, du mobilier fin Ve/début VIe s. y a été retrouvé. Une grosse fosse de démolition/dépotoir a également été fouillée. Le site semble avoir été complètement réorganisé au début du VIe s.

IIIe s.
Une occupation inattendue du IIIe s. a pu être fouillée. Elle se présente sous la forme d’un espace de circulation, un lit de galets au niveau de la cassure de pente que forme le rempart abandonné. De plus, un abondant mobilier a été jeté dans la pente lors la phase de démolition du VIe s., notamment un important lot céramique du IIIe s. En plus de la céramique de nombreux objets métalliques ont été découverts dans cette couche dépotoir, dont un petit dépôt en position secondaire comprenant un aureus de Tetricus I, deux petites figurines en bronze et des monnaies du IIIe s. Il y avait également des projectiles en plomb, peut-être destinés à être lancé par un fustibale. Une plaque de toiture en plomb indique la présence de bâtiment publique imposant sur le site.

La Tène finale
La fouille de 2014 a apporté la confirmation que le rempart Hallstattien a été repris à La Tène finale. Il a été rehaussé et reconstruit en partie avec des blocs plus gros que ceux de l’état Hallstattien. L’état Laténien du rempart est conservé sur quelques assises du parement interne contre lesquelles vient se caler un niveau de cailloutis très serré. Ce niveau est un espace de circulation en arrière du rempart, le seul indice pouvant indiquer la présence de bâtiment est un petit espace de 2m par 1m dépourvu de cailloutis le long de la coupe nord et qui pourrait être le négatif d’un bâtiment léger. Un four à vocation culinaire fonctionnant avec ce sol a été découvert dans la partie est de la fouille, ce four est en relation avec un petit foyer. Tous les deux s’ouvrent sur un espace sur-creusé, en partie fouillé en 2013, il s’agit d’une aire de travail et de rejet liée au four et au foyer.

Hallstatt final
Les niveaux du premier âge du Fer n’ont pas été complètement fouillés cette année mais nous avons tout de même quelques résultats pour cette période. Contrairement à ce que nous pensions avoir observé en 2013, le rempart Hallstattien n’est pas construit en terrasse mais il possédait un parement interne conservé sur un peu moins d’1m. Il a été détruit au cours du Ve s. avant notre ère mais cette destruction ne marque pas l’abandon du site. Nous avons pu observer quelques aménagements du Ve s. postérieurs à la destruction du rempart. Apparemment les importations méridionales cessent après la destruction de la fortification, cette observation devra tout de même être confirmée par la fouille de la couche restante par-dessus la démolition du rempart et surtout par la fouille des niveaux scellés en dessous, qui fonctionnent avec le rempart.