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Opération archéologique Cluny 2021
Cluny

Direction de la fouille : Anne Baud, maître de conférence Université Lyon 2 et Anne Flammin, ingénieur de recherche au CNRS, laboratoire ArAr
- Topographie : Damien Laisney, topographe CNRS MOM
- Anthropologie : Vanessa Granger
- Fouille : Marylise Marmara (ingénieur d’étude à Lyon 2), Fabien Simon, Pierre-Loup Schang, Emilie Charbonnel, Clarisse Couderc, Adam Gagneux et les étudiants de l'Université de Lyon 2.

La nouvelle opération archéologique sera implantée dans le cloître actuel de l’abbaye. Ce lieu constitue un des secteurs les plus sensibles du claustrum puisqu’il se situe à l’emplacement de la nef et du cloître de l’église abbatiale de Cluny II (Xe siècle). Ce projet de recherche s’inscrit ainsi dans la continuité des travaux archéologiques menées depuis 2007 à Cluny, avec, par exemple, le dégagement du chevet de l’abbatiale (Cluny II).

Si aujourd’hui nous connaissons mieux les dispositions et l’évolution architecturale du chevet de la deuxième abbatiale ainsi que sa relation avec la salle du chapitre et la chapelle Sainte-Marie, entre le Xe et le XVIIIe siècle, nous ignorons, en revanche, à peu près tout de la nef de cette même église détruite au tout début du XIIe siècle et de l’avant-nef en partie conservée jusqu’au XVIIe siècle. Leur restitution ainsi que celles des premiers cloîtres, reposent aujourd’hui davantage sur des hypothèses dressées à partir de quelques sondages ouverts par K.-J. Conant au XXe siècle ou des comparaisons avec d’autres édifices clunisiens du XIe siècle, que sur des données archéologiques.

Le cloître ayant été reconstruit au moins 4 fois entre le XIe et le XVIIIe siècle, le premier plan connu remonte à 1700 (plan anonyme). Selon les sources textuelles, l’abbé Odilon (994-1049) aurait trouvé un cloître en bois et l’aurait reconstruit en marbre (Jotsaud, Vita Odilonis). Nous savons que le cloître était, dès la deuxième moitié du Xe siècle situé au sud de l’abbatiale, mais nous ne connaissons ni ses dimensions, ni son aménagement. Le cloître du XIIe siècle est mieux connu mais uniquement par quelques éléments de son lapidaire en grand partie retrouvé par Conant.

Enfin, on sait aujourd’hui que l’abbaye, fondée en 910, s’inscrit sur un site occupé depuis l’Antiquité et qu’une demeure aristocratique carolingienne, retrouvée entre 2008 et 2013, était élevée à cet emplacement. Nous souhaitons vérifier, à travers cette opération archéologique, si le premier préau du cloître succède également à ces installations anciennes.