Aller au contenu principal

Plateforme de céramologie

Cette plateforme est l’héritière du laboratoire de céramologie créé par Maurice Picon dans les années 70, dédié aux études et caractérisations des céramiques anciennes. Ces dernières (poteries, figurines en terre cuite, terres cuites architecturales, carreaux…) sont en effet des marqueurs privilégiés des échanges dans les sociétés anciennes, mais aussi des faciès culturels et de l'organisation des structures artisanales. La provenance des matières premières, les techniques de production, l’évolution des savoir-faire et celle des échanges sont autant de questions fondamentales pour comprendre la dynamique des sociétés anciennes et leurs interactions.

Les analyses réalisées au sein de la plateforme de céramologie, croisées avec le référentiel unique établi par le laboratoire, mais aussi avec les données archéologiques, permettent d’apporter des réponses sur la provenance des objets, ainsi que sur les techniques de fabrication et leurs évolutions. Elles contribuent pleinement aux recherches archéologiques.

La plateforme labellisée plateforme du réseau des MSH en 2012, est intégrée dans l’Axe de recherche 2 : Culture matérielle : céramiques et artefacts du laboratoire. Elle regroupe des équipements et des moyens humains porteurs d’expertise technique et scientifique soutenant les activités de recherche aboutissant à des publications et des valorisations.

Principalement dédiée aux thématiques de recherches du laboratoire, la plateforme est également impliquée dans des projets français ou internationaux à travers de nombreuses collaborations. Des prestations d’analyse et de collaboration sont possibles après discussion avec la plateforme. Pour toute information sur les modalités d’accès aux équipements, aux tarifs et délais d’analyse, merci de nous contacter.

Les différentes méthodes d’analyses mises en œuvre apportent chacune des éléments de réponse aux différentes problématiques archéologiques :

Analyses par fluorescence X en dispersion de longueur d’onde

L’analyse globale de la pâte céramique permet d’en connaître la composition chimique. En effet, 24 éléments chimiques dont 14 traces sont quantifiées par cette méthode au laboratoire de céramologie.

Cette caractérisation chimique permet, d’une part, de constituer des référentiels géochimiques nécessaires ensuite à l’étude de la diffusion des productions, à l’identification des relations économiques entre les sites et, d’autre part, d’apporter des éléments de réponse pour identifier l’atelier producteur ou, tout au moins, une zone géographique.

Elle permet également de comprendre les choix techniques effectués par les potiers.

● Analyses par diffraction de rayons X 

Cette technique permet de préciser la composition minéralogique d’une poterie ou d’une argile crue par l’identification des formes cristallines minérales primaires, secondaires et néoformées.

Elle peut aussi être appliquée pour déterminer la nature de substances minérales, telles que des enduits, retrouvées lors de fouilles.

● Analyses pétrographiques au microscope polarisant 

Cette technique vise à observer la texture de la pâte céramique et identifier les éléments minéraux non-argileux (le dégraissant) constitutifs de la céramique qui peuvent être des fragments de minéraux, de roches ou de la chamotte. L’étude de ces inclusions non plastiques donne des informations sur la nature et l’origine géologique des matières premières utilisées (argile fluviatile, colluvions, argile sédimentaire, marne, …). La comparaison du cortège minéralogique et pétrographique d’une céramique avec le contexte géologique de la région d'origine supposée permet de valider ou d'infirmer les hypothèses formulées par l'archéologue.

L’analyse granulométrique (pourcentage et taille des inclusions contenues dans la pâte) réalisée grâce à un logiciel d'analyse d'image couplé au microscope peut permettre de donner des informations sur le traitement éventuel des argiles, lavage ou ajout de dégraissant, ou bien sur utilisation d’une argile naturellement riche en dégraissant.

● Analyse par dilatométrie 

La plupart des constituants de l'argile se dilatent par augmentation de la température et se contractent lors d'un refroidissement. Lorsque l’on recuit une céramique, elle se dilate jusqu’à une température proche de sa température de cuisson initiale (qui est aussi fonction du palier de cuisson) avant de se contracter. La dilatométrie permet de mesurer ces variations et d’aborder ainsi la question des températures de cuisson des céramiques.

Cependant, toutes ces analyses ne peuvent être mises en œuvre sans un travail préalable et essentiel d’observation macroscopique des pâtes céramiques. Ces observations permettent de faire un premier tri et de déterminer d’éventuels groupes techniques qui serviront de base à un échantillonnage raisonné, également en fonction des problématiques énoncées.

 

Bibliographie

● D'anna (A.), Desbat (A.), Garcia (D.), Schmitt (A.), Verharghe (F.), La Céramique, la poterie du Néolithique aux temps modernes, éditions ERRANCE, collection "Archéologiques", 2003, 49-82, 147.
● Waksman S.Y. 2014, Etudes de provenance de céramiques, In Circulation et provenance des matériaux dans les sociétés anciennes, Dir. Dillmann P. et Bellot-Gurlet L., Collection Sciences Archéologiques, Paris, Editions des archives contemporaines, p.195-215 (2014).