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Panossa 2015

Campagne de fouilles de Panossa "Les Buissières".
Fouilles archéologiques programmées (chantier école de l'université de Lyon 2).
Interventions du 18 mai au 03 juillet 2015.
Co-responsables :
Matthieu Poux et Aldo Borlenghi (Université Lyon 2, ArAr)

Le site de Panossas est situé au lieu-dit "Les Buissières", il est inscrit dans le territoire de la cité de Vienne (situé à 31 km à l’ouest) mais est aussi en bordure de celui de Lugdunum (situé à la même distance). Il a été repéré et interprété comme villa romaine en 1976 par Y. Burnand et a depuis lors été l’objet de différentes opérations de sondages et de campagnes de fouilles. Elles n’ont véritablement débutées qu’en 2012, et ont permis de mettre au jour d’une part un ensemble thermal et d’autre part un secteur artisanal.
Le complexe thermal s’étend sur plus de 900 m² ; les vestiges sont encore en élévation sur deux à quatre mètres de hauteur.

Le circuit balnéaire s’organise en fonction des phases d’aménagements. Dans la première, l’accès se faisait par le nord via un apodyterium chauffé. Dans son prolongement méridional, on accédait à un lieu de réunion de type aula. À partir de cet espace on accédait à ce qui semble être un frigidarium, puis un tepidarium et enfin au caldarium.
Dans la seconde phase, après les réaménagements, le circuit est identique, exception faite de l’ajout d’un sudatorium. Cet édifice thermal semble avoir été construit au plus tard au début du IIe s. apr. J.-C. comme en attestait la découverte de monnaies d’époque flavienne dans un radier de fondation. L’utilisation se poursuit jusqu’au IVe s. apr. J.-C. avant la destruction des structures.
Ce bâtiment est entouré par des pièces de service liées à son utilisation: cuisine, salles de chauffe, pièces de stockage, latrines…
En partie orientale se développe un bâtiment dont l’identification demeure inconnue : il sera l’objet de la campagne de fouilles en 2015.
Lors d’une tranchée de diagnostic réalisée en 2014, à l’est de l’édifice thermal, un corps de bâtiments a été reconnu. L’étude planimétrique et stratigraphique a révélée plusieurs états superposés donnant une chronologie relative allant de la période augustéenne jusqu’au IVe s. apr. J.-C. Les indices récoltés à ce jour orientent vers une interprétation résidentielle.
La zone artisanale se met en place durant trois états de construction principaux, dont la datation s’échelonne entre la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. et le IVe s. apr. J.-C.
Le premier bâtiment construit adopte un plan rectangulaire axé nord-sud et se compose dans son état final d’une succession de six cellules installées contre un mur d’enclos et bordé à l’est d’un portique dont on ne conserve que les piles de soutènement. Le mur d’enclos est percé par un bâtiment porche doté de chasse-roues et traversé par un niveau de circulation en cailloutis. Un second axe longe ce bâtiment à l’ouest. En bordure occidentale de celle-ci, une sépulture à incinération a été découverte. Elle est constituée d’un coffrage de tuiles maintenu par quatre pierres de calage et installé dans une fosse. Dans ce coffret prenait place un vase ossuaire intact contenant les cendres du défunt ainsi qu’un balsamaire en verre. Le matériel qui lui est associé témoigne d’une tombe privilégiée aménagée dans le courant de la période julio-claudienne.

Ce bâtiment est recouvert par la construction d’un grenier maçonné qui conserve et réutilise les axes de communication ainsi que la porte charretière. Il se compose de deux modules de stockage sur plancher suspendu installés de part et d’autre d’une zone de manutention surplombant l’espace de circulation extérieur.
Au nord, viennent s’accoler au courant du IIIe s. deux nouveaux bâtiments. Directement contre la porte charretière s’implante alors un bâtiment à vocation artisanale comportant une installation de forge bimétallique.
Enfin, un dernier bâtiment a été repéré plus au nord : il a notamment livré un foyer sommaire ainsi qu’une fosse contenant un bucrane.
La campagne de fouille de 2015 se concentrera principalement pour cette zone sur un autre bâtiment, partiellement fouillé en 2012, qui présente un plan à cour centrale (d’après des photographies aériennes) dotée de cellules périphériques, laissant penser à un plan d’auberge.
Depuis ces différentes campagnes de fouille, la nature et l’importance des vestiges a conduit à compléter l’interprétation du site : la villa initiale serait notamment adjointe de structures d’accueil des voyageurs. Il s’agit à ce jour d’hypothèses de travail que les fouilles à venir se devront de confirmer ou d’infirmer.